Bien-être & Santé

Gua sha : les dangers à connaître

Le 9 juin 2025
gua sha

Le gua sha, technique ancestrale issue de la médecine traditionnelle chinoise, connaît un véritable engouement depuis quelques années, notamment dans le domaine du soin du visage. Utilisé avec une pierre lisse en quartz ou en jade, il promet un effet « bonne mine », une stimulation de la circulation et un drainage lymphatique doux. Sur les réseaux sociaux, cette pratique est largement popularisée pour ses effets esthétiques. Pourtant, malgré ses bienfaits vantés, le gua sha n’est pas sans risques lorsqu’il est mal pratiqué ou appliqué dans de mauvaises conditions.

Risque d’irritation ou de réaction cutanée

La première précaution concerne l’état de la peau. Le gua sha nécessite une pression glissée sur le visage ou le corps, généralement à l’aide d’une huile. Si cette dernière n’est pas adaptée au type de peau (huile comédogène, parfumée ou de mauvaise qualité), elle peut entraîner des irritations, rougeurs ou réactions allergiques. De même, une peau déjà fragilisée par des traitements dermatologiques, un coup de soleil ou de l’acné inflammatoire ne devrait pas subir de friction, même légère.

Certaines personnes rapportent des sensations de brûlure, de tiraillement ou des démangeaisons après utilisation. Cela peut provenir :

  • d’une pression trop forte,
  • d’un outil mal nettoyé,
  • ou d’un usage trop fréquent.

Il est recommandé de toujours tester l’huile sur une petite zone et de désinfecter l’outil après chaque usage, comme on le ferait avec un accessoire de maquillage.

Apparition de petits vaisseaux rouges (pétéchies)

Un danger souvent sous-estimé concerne l’apparition de pétéchies, ces petits points rouges sous la peau liés à une rupture de micro-vaisseaux sanguins. Le gua sha, surtout lorsqu’il est pratiqué avec une pression trop forte ou de manière répétée, peut provoquer ce phénomène, notamment sur des zones sensibles comme le contour des yeux, les joues ou le cou.

Chez certaines personnes à la peau fine ou sujette aux rougeurs, les pétéchies peuvent persister plusieurs jours, voire laisser de petites marques si la peau n’est pas correctement réparée. Ce risque est plus élevé chez les personnes prenant des médicaments fluidifiants du sang, ou souffrant de troubles circulatoires (rosacée, couperose).

Pour limiter ce risque, il est essentiel d’utiliser une pression très légère, surtout sur le visage, et de toujours adapter la fréquence d’utilisation à son type de peau.

Risques liés à une mauvaise gestuelle

Le gua sha repose sur une gestuelle précise. Lorsqu’il est mal réalisé, il peut favoriser les tensions musculaires plutôt que les soulager. Certaines vidéos en ligne montrent des gestes trop rapides, mal orientés, ou réalisés à contre-sens du drainage lymphatique. Ces erreurs peuvent entraîner une congestion au lieu d’un effet drainant, voire accentuer les gonflements du visage.

Une mauvaise gestuelle sur le cou ou la mâchoire peut également générer des douleurs musculaires ou des tensions cervicales. Cela peut arriver si l’outil est mal positionné, ou si les gestes sont réalisés de manière asymétrique.

Dans tous les cas, il est préférable de se former via une source fiable ou de consulter un professionnel (facialiste, kiné esthétique) pour apprendre les bases avant une pratique régulière.

Contre-indications médicales ou post-chirurgicales

Le gua sha n’est pas recommandé dans certaines situations médicales. Il est fortement déconseillé :

  • en cas de pathologies de la peau (eczéma, psoriasis, herpès actif),
  • sur des zones avec des plaies ouvertes ou des cicatrices récentes,
  • après une chirurgie esthétique ou médicale (injections récentes, lifting, rhinoplastie, etc.),
  • en présence de phlébite, troubles de la coagulation ou problèmes circulatoires sévères.

La pression exercée par l’outil, même légère, peut entraîner un déplacement de substances injectées, perturber une cicatrisation ou activer une infection sous-cutanée.

Avant d’intégrer cette technique dans une routine de soins, il est vivement conseillé de demander l’avis de son médecin traitant ou dermatologue, surtout si l’on suit un traitement ou si l’on a un terrain médical particulier.

Confusion entre gua sha visage et gua sha corps

Autre danger souvent méconnu : la confusion entre le gua sha esthétique appliqué au visage et le gua sha thérapeutique traditionnel appliqué au dos ou au corps. Ce dernier est bien plus intense et peut provoquer des ecchymoses importantes, notamment en médecine chinoise, où il est utilisé pour « libérer les toxines » ou activer le qi (énergie vitale).

Certains internautes appliquent les techniques du gua sha corporel sur le visage, pensant augmenter l’efficacité. Cela peut entraîner :

  • des lésions cutanées,
  • des douleurs profondes,
  • et des effets inverses à ceux recherchés (inflammations, congestion).

Il est donc essentiel de bien distinguer ces deux approches et de choisir un outil, une gestuelle et une pression adaptés à la zone traitée.

Effets secondaires liés à une surutilisation

Comme pour tout soin, l’abus du gua sha peut avoir des conséquences. Une utilisation trop fréquente (quotidienne, voire plusieurs fois par jour) peut provoquer une surcharge mécanique sur les tissus. Résultat : la peau peut devenir plus réactive, plus fine, voire sujette à des micro-inflammations chroniques.

Contrairement à ce que l’on croit, plus n’est pas toujours mieux. Deux à trois séances par semaine suffisent largement pour obtenir un effet bénéfique et durable, surtout si elles sont bien réalisées.

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